TIFF 2025 - Le cri des gardes, un Claire Denis mineur
Première mondiale très attendue au Festival du TIFF 2025 : Le Cri des Gardes — The Fence — signé Claire Denis.
La réalisatrice française, déjà couronnée à Cannes, revient au Sénégal, pays de son enfance, pour adapter une pièce de Bernard-Marie Koltès. Le film se déroule sur un chantier tenu par des Européens en Afrique de l’Ouest. Un ouvrier est mort. Son frère, Albouny (Isaach De Bankolé), vient réclamer le corps. Mais le contremaître, incarné par Matt Dillon, cache manifestement la vérité.
Très vite, l’ambiance se resserre. La fiancée de Horn, jouée par Mia McKenna-Bruce, arrive d’Europe et découvre un climat électrique, où chaque mot compte, où chaque silence accuse. À leurs côtés, Tom Blyth campe un jeune collègue blanc, nerveux, incontrôlable.
Claire Denis filme cette nuit comme un huis clos : dialogues tendus, rythme lent, atmosphère suffocante. Certains spectateurs trouveront le film verbeux, mais la tension monte inexorablement jusqu’à révéler l’injustice tapie derrière l’accident.
Le Cri des Gardes n’est pas un film de divertissement. C’est une tragédie postcoloniale, âpre et intense, qui interroge nos rapports de pouvoir et de culpabilité. Un cinéma exigeant, mais au final, un Claire Denis mineur.
Photo: TIFF
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